Plusieurs régions françaises sont concernées par l’exploitation du sel :
des régions littorales avec des marais salants dont un certain nombre ont disparu sur la côte Atlantique sauf ceux qui ont des productions à usage touristique (Guérande en Brière et île de Ré en Charente-Maritime) et sont parfois remplacés par des bassins à huitres, des marais salants dont la production s’est industrialisée près d’Aigues-Mortes en Camargue (Salins du Midi)
des régions de l’Est de la France qui ont exploité du sel gemme, notamment à l’époque où existe la gabelle, impôt royal sur le sel : on en trouve en Franche-Comté et en Lorraine.
Aujourd’hui il subsiste un patrimoine industriel original et pas toujours connu dont l’élément le plus emblématique, classé précocement au patrimoine de l’UNESCO (1982) est la saline royale d’Arc-et Senans dans le Doubs.
La saline royale d’Arc-et-Senans (Doubs) classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982. Elle a été construite sous le règne de Louis XV par l’architecte Claude Nicolas Ledoux et utilisait la saumure extraite à Salins-les-Bains amenée dans un tube en bois de 21 km puis l’eau salée est évaporée grâce à la présence de forêt très importantes dans la région. Cela a fermé en 1895, resté à l’abandon avant d’être réhabilité dans les années 1970 et de devenir un centre culturel de rencontreLire la suite « Le sel et le commentaire de cartes »
Un nouvel article assez semblable à celui proposé sur l’académie de Besançon (voir L’ancienne région Franche-Comté (académie de Besançon) : repérages). J’ai commencé par m’approprier cette petite carte pour mettre en évidence les éléments topographiques et identifier différentes régions qui semblent se tourner le dos ce qui est logique vu qu’on se trouve dans cette région sur un seuil hydrographique majeur de l’espace français entre les bassins-versants de la Seine (et de l’Yonne), celui de la Loire (et son affluent la Nièvre) et celui du Rhône (et de la Saône), le seuil est matérialisé par l’appendice du Massif Central qui culmine à 900 m : le Morvan.
Le Rhône est ce grand fleuve français qui se jette dans la Méditerranée par un delta situé à l’Ouest de Marseille et qui est navigable en aval de Lyon et dont l’affluent principal (la Saône –qui conflue à Lyon est également navigable. C’est un axe commercial, économique majeur dans l’espace français depuis l’Antiquité romaine. Historiquement il a l’image d’un fleuve dangereux, sujet à de violentes crues ainsi qu’en témoigne le vieux pont d’Avignon (connu par la comptine populaire) et qui n’a pas été reconstruit au XVe siècle
Il occupe un bassin-versant de 98 000 km² dont 90 000 km² en France et reçoit un certain nombre d’affluents qui prennent leur source dans le Bassin Parisien (Saône) Jura (Doubs), les Alpes (Isère, Durance) ou le Massif Central (Ardèche, Gard). Nous ne retiendrons que les principaux.
Les géographes aiment les photographies de paysages. Or le monde d’aujourd’hui leur permet d’en trouver d’excellentes à faire décrire à leurs élèves et leurs étudiants car ces paysages illustrent, reflètent, symbolisent certains éléments qui permettent de comprendre la géographie de la France d’aujourd’hui. En voici une fort intéressante et pourtant un enfant de 6 ans pourrait juste en dire qu’il y voit un train circulant sur un pont au-dessus d’une rivière avec de la forêt à l’arrière-plan. Un géographe a beaucoup plus de choses à dire sur cette photographie en particulier (qui n’a pas été choisie au hasard !)
viaduc de Cize-Bolozon au-dessus de l’Ain (Haut-Bugey) ligne TGV Paris-Genève(avril 2011)
Les meilleures photographies sont toujours pour le géographie des photographies soit aériennes obliques soit en plongée depuis un point de vue lui permettant d’identifier les éléments d’un paysage…
Un train qui passe sur un pont au-dessus d’une rivière avec de la forêt à l’arrière-plan?
Voilà ce que pourrait dire un écolier et il serait capable de le dessiner : effectivement il a vu l’essentiel mais ce n’est pas n’importe quel train, n’importe quelle rivière et n’importe quel pont ! Pourquoi un TGV duplex tout neuf Paris-Genève circule-t-il dans le Jura sur ce qui semble être un viaduc du XIXe siècle ?
C’est une portion du territoire français très peu connue (sauf éventuellement de ceux qui y vivent) et néanmoins sur laquelle il faut un minimum avoir quelques points de repères.
Une carte générale et quelques chiffres
CLG novembre 2025
Depuis 2015 la Franche-Comté a fusionné avec la région Bourgogne pour former la région Bourgogne-Franche-Comté dont la capitale régionale est Dijon.
La Franche-Comté est une région frontalière avec la Suisseet cette frontière passe au niveau du Jura, moyenne montagne calcaire qui culmine vers 1700 m d’altitude.
Si l’on ne retenait que 4 mots-clés concernant cette région, cela pourrait donc être Jura, comté, Peugeot et Besançon (vieille ville espagnole).
Un double seuil hydrographique majeur pour la France ?
Au nord un seuil hydrographique important marque le passage vers le bassin-versant du Rhin et la plaine d’Alsace : il est contrôlé par la ville de Belfort mais on a également un autre seuil hydrographique moins connu qui fait communiquer le bassin versant du Rhône-Saône avec celui de la Seine et la petite ville aujourd’hui inconnue qui marque le point de divergence entre ces 3 bassins-versants est celle de Gray (département de Haute-Saône) qui a été utilisée comme ville de garnison (voir cet article Le choléra à Gray en 1849 et en 1854 : un exemple d’initiation à la recherche historique à l’époque d’Internet).
Aujourd’hui les grands axes autoroutiers évitent Gray La Saône à Gray (avec une écluse… mais aujourd’hui essentiellement un trafic touristique) (altitude 187 m)
Où se trouve précisément Gray ? Dans le département de la Haute-Saône à 50 km à l’Est de Dijon et 50 km à l’Ouest de Vesoul, à 50 km au Nord de Besançon, sur un axe qui mène du bassin versant de la Saône-Rhône à celui de la Seine (à partir de Langres à 60 km au Nord) et celui du Rhin à l’Est).
Si aujourd’hui la ville-carrefour de cette région est Dijon, au XIX e siècle et avant l’arrivée des chemins de fer, Gray est la plaque commerciale sans doute l’une des plus importante de la région. Sur le plan militaire c’est sans doute intéressant d’y cantonner des troupes : selon l’endroit où elle doivent intervenir, elles sont déjà positionnées dans une situation de pivot.
Bref si Gray est intéressante pour un colporteur ou un logisticien, le revers de la médaille c’est que tous ces déplacements sont un facteur aggravant en cas de choléra !
Cette question du seuil hydrographique a été largement liée à la construction de canaux dont nous avons beaucoup parlé dans cet article La navigation fluviale en France : cours d’eau et canaux sur la carte topographique en faisant notamment un point important sur le canal Rhône-Rhin qui n’a jamais été modernisé par plus que la canal Marne-Saône
De quand date le rattachement de la Franche-Comté à la France ?
La Franche-Comté a été rattachée au royaume de France sous le règne de Louis XIV et plus précisément par le traité de Nimègue (1678-1679) mais sur cette carte on voit que progressivement c’est toute la frontière du Nord et de l’Est qui se fixe progressivement et se hérisse de forteresse Vauban.
La forteresse de Belfort fortifiée par Vauban au XVIIe siècle avec à ses pieds la statue d’un lion couché construite après la guerre de 1870 et commémorant la résistance de la ville face aux Prussiens
La citadelle de Besançon dominant la boucle du Doubs
Le cas du comté, un fromage AOP très important pour le Jura et plus largement de l’élevage laitier bovin
J’avais rédigé un petit article géographique un peu léger à l’approche de Noël 2022 sur les fromages français voir Une petite géographie des fromages français avec cette petite carte
Le territoire classé pour le comtéLe fort des Rousses désaffecté transformé en cave d’affinage du comté
Attention dans une ville de la taille de Lons-le-Saunier parce qu’elle est préfecture du département, elle concentre des fonctions administratives importantes et c’est un pôle commercial pour le département par conséquent les usines de Bel qui sont anciennes (dont l’une rachetée par Lactalis) sont enkystées dans le tissu urbain (par rapport à la zone à l’Est de la rocade qui est beaucoup plus récente
Madame de Maintenon : un personnage infréquentable dans nos très sérieux programmes d’histoire-géographie ?
Marquise de Maintenon, portrait de 1694 de Pierre Mignard
Françoise d’Aubigné est née à Niort en 1635. Elle est veuve à 25 ans du poète burlesque Scarron (1610-1660). Elle s’occupe ensuite des bâtards que le roi Louis XIV a eus avec sa maîtresse Madame de Montespan. Maîtresse du roi, elle l’épouse secrètement en 1683 quand il devient veuf. Elle meurt en 1719 quatre ans après Louis XIV.
Nommer les lieux intéresse particulièrement le géographe puisque, sans possibilité de nommer les choses de manière précise et sans ambiguïté, il est difficile de faire la moindre analyse géographique. La toponymie est l’étude des noms de lieux et de leur origine qui, selon le territoire où l’on se trouve, est plus ou moins ancienne. En France la plupart de nos noms de communes, de lieux-dits remonte à l’époque romaine (plutôt dans le Sud) ou médiévale mais empruntant des noms d’origine plus ancienne (celtique) et rajoutant ensuite des noms plus récents. Ailleurs dans le monde la situation est très disparate. Je m’étais penché sur l’exemple des États-Unis (voir Les États-Unis : quelques préliminaires sur les cartes et les toponymes).
Donner des noms aux rues avec l’urbanisation massive liée à la révolution industrielle
Voilà une idée qu’un professeur d’histoire-géographie, historien de formation, n’osera sans doute pas s’autoriser à proposer sa classe. La Chine est en effet rangée à la fin du manuel dans le thème IV après 3 autres, très ardus dans leur formulation, qui sont propres à faire détester la géographie (économique) à des lycéens.