Métropole, Communauté d’agglomération, Communauté de Communes : l’exemple du Puy-de-Dôme

Un exemple concret qui permet de comprendre l’organisation administrative du département du Puy-de-Dôme et illustre donc le propos général qui se trouvait dans l’article : Le découpage administratif et politique du territoire français et son évolution (et dont les exemples étaient pris en Charente-Maritime et Nouvelle-Aquitaine).

Cela permet d’approfondir les éléments factuels présentés dans l’article Clermont-Ferrand : un peu de repérage préliminaire pour le commentaire de cartes et de comprendre le poids de Clermont-Ferrand dans son département et plus largement en Auvergne

On pourra aussi se reporter à cette présentation plus générale du Massif Central (voir Le Massif Central : hantise des géographes débutants et des constructeurs de routes ?

Il est intéressant d’aller voir sur les sites officiels des intercommunalités pour saisir les préoccupations qui les animent en l’occurrence nous nous intéresserons à celui :

• d’une Métropole : « Clermont Auvergne Métropole« 
• d’une Communauté d’agglomération : celle de Riom, RLV Riom Limagne et Volcans
• d’une Communauté de Communes : celle d’Ambert

Personnellement je pense que nos futurs jeunes géographes diplômés auraient beaucoup à apporter aux concepteurs de ces sites foisonnants et interactifs qui ne présentent jamais une seule carte raisonnable, celle qui permet à un habitant, un touriste de passage, un futur habitant ou étudiant de se faire une idée de l’endroit où l’on se trouve et ce qu’on peut y attendre d’essentiel et découvrir d’original.

Clermont Auvergne Métropole

La première chose qui m’agace sur ce site est l’absence de majuscule à Clermont et à Auvergne (qui sont absolument indispensables car ce sont des noms des propres de lieux -des toponymes) et accessoirement à « Métropole » (qui désigne ici une nouvelle catégorie administrative et, à ce titre, en français n’aurait pas besoin de majuscule mais la mode anglo-saxonne fait qu’on en met de plus en plus en français).

Ensuite on se rend compte que l’important pour ce site est que les habitants puissent faire en ligne certaines démarches facilitant leur vie quotidienne (payer en ligne sa facture d’eau, acheter des tickets pour la piscine ou la patinoire ; avoir des informations sur les transports en commun et les équipements (de loisir, déchetteries…). Mais on remarquera qu’à l’heure actuelle même si l’usage du Smartphone s’est considérablement développé, il n’en reste pas moins que la fracture numérique et financière subsiste : quand on a peu de revenus et/ou qu’on a du mal avec l’écrit (cas des illettrés et étrangers) tous ces sites où l’on peut payer avec une carte de crédit sont inaccessibles et l’on a besoin d’une personne physique pour se renseigner.

La présentation actuelle de la métropole de Clermont sur le site est assez peu utilisable car plutôt qu’une carte simplifiée on a préféré cette avalanche de chiffres sans rien mettre en relief.

Je suis étonnée qu’on ait parlé d’étudiants et de chercheurs mais qu’on n’ait pas mentionné l’Université et son CHU. Car dans une métropole régionale disposant d’un CHU (Centre Hospitalier Universitaire) c’est souvent le plus gros employeur de la ville, sauf quand, exceptionnellement, une grosse entreprise transnationale est implantée sur place (ce qui est le cas ici de Michelin).

L’histoire de cette Université est très intéressante, à la fois atypique (une Université en pointillé jusqu’au milieu du XIX e siècle, boostée pendant la Seconde Guerre mondiale par l’afflux de professeurs et étudiants de Strasbourg) et classique (augmentation des effectifs après 1968, fragmentation en 2 Universités puis fusion en 2017 de Clermont 1 (Université d’Auvergne) et Clermont 2 (Université Blaise Pascal) avec changement de nom (Université Clermont Auvergne) (dans la perspective de figurer au classement de Shanghai) (voir cet article sur le classement de Shanghai et ses répercussions sur notre système universitaire français : 5 Universités françaises dans le top 50 2021 ? décryptage)

Par contre dans l’onglet « la métropole de demain » on trouve quelques idées intéressantes pour un géographe même si la carte est nulle (pas d’échelle, pas de cours d’eau, pas de frontières… comme si Auvergne-Rhône-Alpes avait une vie propre au milieu d’un océan !

En tout cas ce petit texte serait un bon document à utiliser en Première (ou en Terminale) pour faire l’exercice de transformation d’un texte en carte. (voir Méthodologie : construire une carte avec une légende organisée à partir d’un texte géographique)

La communauté d’Agglomération de Riom Limagne et Volcans

La petite ville de Riom (sous-préfecture du département du Puy-de-Dôme) se trouve à une vingtaine de km au Nord de Clermont-Ferrand à laquelle elle est parfaitement reliée par des voies autoroutières gratuites : elle fait donc parfaitement partie de l’aire urbaine de Clermont-Ferrand. C’est une petite ville de 19 000b habitants à la tête d’une Communauté d’agglomération qui rassemble 31 communes sur une superficie de 400 km² soit au total environ 67 000 habitants.

Là encore la carte proposée est tout sauf une carte : quelque chose de très design sur lequel on doit cliquer.

Il faut chercher longtemps sur le site pour finalement trouver un pdf de 80 pages intitulé RLV Projet de territoire 2030 et d’y découvrir enfin à la page 24/80 ce qu’on aurait aimé trouver à l’accueil de site pour comprendre quelles sont les entreprises locales importantes : Limagrain (qui est un groupe reconnu dans les semences et l’agro-alimentaire), Volvic (eaux minérales avec une belle image à l’exportation)

La Communauté de communes Ambert Livradois Forez

La Communauté de communes Ambert Livradois Forez regroupe 58 communes et environ 27 000 habitants dont 6 600 pour la petite ville d’Ambert. Pour cette taille de ville isolée en France, on a comme équipement scolaire un lycée polyvalent avec internat… Il s’appelle ici le lycée polyvalent Blaise Pascal, qui est l’homme le plus célèbre de la région né à Clermont).

Quelles sont autres les intercommunalités du département du Puy de Dôme ?

On a une seule autre CA celle d’Issoire : Agglo Pays d’Issoire qui regroupe 88 communes soit 56 000 habitants dont 15 000 à Issoire.

Les autres sont des CC des régions isolées avec des noms qui sont peu explicites pour les habitants extérieurs à la région. (Cette question des noms donnés aux Communautés de communes se retrouvent dans de très nombreux départements français).